RESIDENCE DE CREATION
2005 – 2015
avec le concours de l’Ambassade de France à Pékin, le consul de France à Canton et le Guangdong Muséum of Arts
sur une proposition d’Alain Jullien, Cofondateur des festivals de photographie de Pingyao, Lianzhou et de la biennale internationale de la photographie de Canton.
« Quand j’ai vu ses photographies pour la première fois, la présence de cette nature dans la ville m’a surpris. Quelle patience, quel regard ! Photographe à suivre. » Raymond Depardon
À l’heure où la Chine s’affirme en tant que dragon économique insatiable, Laurent Gueneau s’arrête,
contemple et réalise le récit photographique d’un territoire hybride. Le temps se fige au dessus d’une ville à mi-chemin entre urbanisation frénétique et sacralisation végétale. Découverte et redécouverte d’une cité où la nature tend à revendiquer ses droits. Chaleur tropicale, humidité permanente, silence sublime, no man’s land, l’objectif de Laurent Gueneau capture un espace en suspension entre ciel et terre loin de l’effervescence habituelle. C’est un perpétuel affrontement qui s’engage entre une nouvelle urbanisation hésitante et une nature omniprésente. Véritable scène d’expérimentation architecturale et de mélange des styles, Laurent Gueneau photographie une captivante ambiguïté qui questionne les limites entre mondialisation et tradition. La vétusté d’un temps presque révolu se dissimule sous d’épais manteaux végétaux, comme le secret d’un passé en voie d’être oublié. C’est une cité sans visage, comme privée d’identité et de ses habitants qui laisse entrevoir un avenir inquiétant. Quelques idéogrammes trahissent une métropole chinoise qui semble être devenue l’ombre d’elle même, suffocante, impuissante, soumise à la pollution. Il nous propose sa vision d’une culture imposant l’intégration de la nature comme nouvelle norme de construction. On reconsidère la Chine que l’on découvre sous un jour nouveau : plus vert, plus lent, presque post apocalyptique et qui semble avancer au rythme des saisons. Une série qui témoigne de l’obsolescence de l’activité humaine, de l’opulence végétale et réussie à rendre palpable une possible symbiose entre la ville et la nature. Comme une respiration, c’est un répit dans une jungle urbaine dont la profondeur se dessine par une lumière grise enveloppante. Ce voyage suggère la ballade d’un regard perdu entre, tapis de fleurs, building et palmeraies ; entre autoroutes, ruines et arbres centenaires, tel un rapport de force à l’issue incertaine.
Maxime Hodonou