RESIDENCE DE CRÉATION
Invité par DIAPHANE
Pôle Photographique en Picardie
2012
Quand j’ai pris mes premières photographies de nuit à Clermont de l’Oise, je ne connaissais pas véritablement les motivations de ce choix. C’est après avoir longé à maintes reprises un long bâtiment éclairé toute la nuit que j’ai mieux saisi l’objet de mon attirance. L’établissement psychiatrique établi en centre ville, produit un irrésistible effet d’attraction avec ses lumières froides et crues jaillissant de larges et nombreuses fenêtres. L’activité semble ne pas s’interrompre, même en ces heures avancées de la nuit. Ici, la notion de répit pourrait bien appartenir à un autre monde. Ce centre spécialisé, l’un des premiers et des plus grands hôpitaux de France, est intimement lié à l’histoire de Clermont de l‘Oise. Implanté en pleine ville et étendu sur une vaste superficie, inévitablement lors de mes marches je contourne et retombe sur ses murs d’enceintes historiques. C’est la proximité de ce lieu qui m’a amené à photographier la nuit. La lumière nocturne me procure ici comme un sentiment d’une réalité dénaturée.
A la lueur du jour, je m’éloigne du centre, je multiplie les allers retours et emprunte toutes voies praticables à pied. Les jours de soleil, je suis sa trajectoire à contre-jour et j’assiste au fil des saisons. Ici, l’emprise du végétal est omniprésente et volontairement préservée. Elle est peu lisible sur les cartes. Seuls le parc de la ville et la forêt domaniale y sont représentés. Pourtant, elle s’immisce jusque dans les hauteurs de la cité. Si les espaces restent distincts, les limites semblent mouvantes. Les terrains, largement cultivés autrefois ne le sont plus que partiellement aujourd’hui. Par endroit, la nature semble être rendue à elle-même, habitée par les stigmates d’une activité passée..